Emmanuel Château-Dutier dirige avec Kristine Tanton l’Ouvroir d’histoire de l’art et de muséologie numérique.

Emmanuel Château-Dutier est professeur agrégé en muséologie numérique à l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la muséologie numérique et l’histoire de l’art numérique, l’administration de l’architecture publique en France au XIXe siècle, la profession d’architecte et les relations entre la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, l’architecture des jardins zoologiques et l’édition et le livre d’architecture. Docteur de l’École pratique des hautes études, sa thèse de doctorat réalisée sous la direction de Jean-Michel Leniaud portait sur le Conseil des bâtiments civils et l’histoire de l’administration de l’architecture publique dans la première moitié du XIXe siècle et a été primée par l’Académie d’architecture.

Il est l’auteur de nombreux articles dans des revues savantes ou des publications à comité de lecture sur l’histoire de l’architecture publique, la muséologie numérique et l’histoire de l’art numérique. Membre de diverses sociétés savantes, Emmanuel Château est notamment Vice-Président francophone de la Société canadienne des Humanités numériques et membre du Comité de coordination d’Humanistica, association francophone des humanités numériques. Il est aussi membre du Comité de direction de la revue Humanités numériques et membre du secrétariat de rédaction d’Ædificare, une revue internationale d’histoire de la construction, publiée aux Classiques Garnier.

Emmanuel Château-Dutier mène différents projets de recherche collectifs ou individuels. Il a débuté en 2018, avec Robert Carvais, Valérie Nègre et Michela Barbot, une recherche interdisciplinaire financée par l’Agence Nationale de Recherche, intitulée Pratiques des savoirs entre jugement et innovation, Experts, expertises du bâtiment, Paris 1690-1790. Ce projet a été sélectionné pour participer à l’atelier avancé du Getty, Network Analysis and digital art history. Emmanuel Château-Dutier participe, ou a participé à plusieurs importants projets de recherche collectifs en histoire de l’art plaçant le numérique au cœur de leur réflexion comme l’édition des Cours d’Antoine Desgodets à l’Académie royale d’architecture ou la publication des Guides de Paris sous la direction de Marianne Cojannot-Le Blanc au Labex les Passés dans le Présent. Ses recherches personnelles en cours financées par le CRSH et le FRQSC portent sur le Choix d’édifices publics construits et projetés en France et l’étude des délibérations et du commentaire d’architecture au sein du Conseil des bâtiments civils. Il est responsable de l’axe numérique d’une recherche partenariale dirigée par Johanne Lamoureux Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art qui débute en 2021 et coordonne le Laboratoire d’histoire de l’art et de muséologie numérique adossé à cette recherche.

Orientations de recherche

Son travail s’inscrit dans une pratique de l’histoire de l’art et de la muséologie qui tient compte des moyens numériques. Il ne s’agit pas tant de considérer les humanités numériques comme une discipline à part entière, mais plutôt de porter l’attention à l’égard des méthodes et des pratiques de recherche en contexte numérique. Sa recherche personnelle porte sur l’exercice de l’architecture et son encadrement par des procédures administratives et réglementaires. Ce travail s’inscrit dans le courant historiographique de l’histoire de la construction et des techniques et s’y distingue par sa dimension sociale. Il y mobilise notamment des méthodologies numériques pour le traitement de grands corpus textuels et de fonds archivistiques complexes. Cette recherche trouve un prolongement naturel dans le projet interdisciplinaire qu’il conduit sur l’institution des experts en bâtiment parisiens et la profession d’architecte dans le cadre d’un projet soutenu par l’Agence nationale de recherche, et lauréat d’une bourse internationale du Getty Research Institute, dans lequel il applique des méthodes statistiques et d’analyse de réseaux sociaux.

Ses travaux en muséologie sont directement reliés à ses recherches sur l’administration de l’architecture et des institutions artistiques car il y mobilise une approche d’histoire institutionnelle et administrative destinée à historiciser et faire la critique du tournant numérique des musées. Ce travail est directement informé par une fine connaissance des technologies numériques qui sont envisagées d’un point de vue socio-technique. Car dans le même temps, il est très actif dans le développement d’applications numériques en lien avec la recherche et le patrimoine avec plusieurs réalisations d’envergure dans le domaine de l’édition critique de sources primaires ou l’utilisation des standards de métadonnées culturelles. Un domaine de compétence qu’il entend mettre à profit en particulier à l’UdeM avec la création de ce laboratoire d’histoire de l’art et de muséologie numérique en lien avec le projet Des nouveaux usages des collections qui vient de recevoir un important financement du FCI.